Le constructeur de motos Ducati n’est pas étranger à la construction de machines impressionnantes, et sa dernière création est tout simplement incroyable. L’entreprise italienne vient de créer le moteur monocylindre le plus puissant au monde, et elle l’a fait d’une manière unique. L’unité record de 659 cm3 à quatre soupapes n’a pas de ressorts de soupape conventionnels, mais parvient néanmoins à développer 77,5 chevaux à 9 750 tr/min avec un échappement standard. Ce chiffre monte ensuite à 85 ch avec un échappement de course.
Appelé Superquadro Mono, il tourne à 10 250 tr/min, ce qui, selon Ducati, en fait le moteur monocylindre le plus rapide actuellement en production. Il est dérivé du plus grand bicylindre Panigale de 1 299 cm3 et partage avec lui quelques éléments importants, comme le piston, les soupapes et la conception de la chambre de combustion.
Les hauts régimes sont permis par quelques aspects clés de la conception. Le premier est le rapport alésage/course extrême. Le diamètre du piston est de 116 mm tandis que la course du vilebrequin n’est que de 62,4 mm, soit environ 2,5 pouces. L’autre est le système de soupapes « desmodromiques », qui est extrêmement intéressant.
Ducati est le seul grand constructeur à utiliser le système de soupapes desmodromiques, qui possède un lobe de came non seulement pour ouvrir les soupapes comme un moteur conventionnel, mais aussi pour les fermer. Cela peut paraître déroutant, mais il tente de résoudre un problème clé avec les moteurs à haut régime : le flotteur des soupapes. Avant que la métallurgie n’atteigne ce qu’elle est aujourd’hui, le flottement des soupapes à régime élevé était un facteur limitant les performances du moteur. Les ressorts de l’époque ne pouvaient pas fermer les soupapes assez rapidement ou des pressions élevées des ressorts entraînaient une usure prématurée du moteur. La solution proposée par quelques entreprises, principalement pour la course, était d’inclure un autre lobe sur l’arbre à cames pour fermer la soupape, en plus du lobe conventionnel pour l’ouvrir. De cette façon, la vanne serait fermée de force et des ressorts embêtants seraient inutiles.
En théorie, aucun ressort n’est nécessaire, mais en pratique, Ducati en entretient encore quelques-uns. Ils n’existent que pour maintenir les vannes fermées au repos, et non pour les fermer activement. Cela réduit l’usure du système, ce qui est la principale raison pour laquelle les valves desmodromiques ne vraiment compris. La société italienne affirme cependant qu’elle l’a même compris. Les vidanges d’huile ont lieu tous les 9 000 milles et les contrôles du jeu des soupapes tous les 18 000 milles.
Deux arbres d’équilibrage veillent à ce que les vibrations à des régimes moteur aussi élevés soient également maîtrisées. D’autres détails intéressants incluent plusieurs composants en magnésium, notamment l’alternateur, l’embrayage et les couvre-culasses. Les soupapes d’admission massives de 46,8 mm sont également fabriquées en titane, même si malgré tout ce métal léger boulonné au moteur, aucun chiffre de poids n’a été spécifié.
Dans l’ensemble, le Superquadro Mono rappelle pourquoi nous aimons la combustion interne. À l’ère de l’électrification, les constructeurs automobiles n’investissent plus beaucoup d’argent dans la fabrication de nouveaux moteurs atmosphériques à haut régime. Les motos sont différentes, bien sûr, mais tout cela nous rappelle à quel point une machine purement ICE poussée à ses limites peut être impressionnante, intéressante et excitante.
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