Les regrets d’un prévenu, et la question de la récidive au cœur des débats, lundi 29 août au tribunal judiciaire. Un conducteur de 28 ans était jugé pour conduite sous l’empire d’un état alcoolique, commis samedi 27 août à Castelnau-le-Lez. Des faits survenus alors que le jeune homme de 28 ans a déjà été lourdement condamné par le passé pour les mêmes faits. 

Samedi dernier donc, la police municipale de Castelnau-le-Lez est avisée qu’une Fiat 500 est arrêtée sur le rond-point Charles-de-Gaulle et gêne la circulation. L’homme présent sur place est visiblement alcoolisé. Il affirme dans un premier temps que c’est un ami qui conduisait et que celui-ci a pris la fuite, après que la voiture a heurté le trottoir.

Trois verres de whisky

Mais finalement, l’automobiliste reconnaît que c’était bien lui qui était au volant. Il justifie sa première version par la crainte de perdre son travail de coursier, alors qu’il a déjà fait l’objet d’une suspension de permis en 2020. Soumis à un test d’alcoolémie, il présente un taux de 1,5 g par litre de sang. Il indique revenir d’un barbecue lors duquel il a bu trois whiskys. 

« Pourquoi avez-vous conduit ce soir-là ? », lui demande le président Jean-Philippe Lejeune. « Je devais rentrer chez moi. Je le regrette », répond le prévenu, dont le casier judiciaire présente 11 condamnations, dont 6 pour des délits routiers et une à 4 ans de prison, pour homicide involontaire, à la suite d’un accident alors qu’il conduisait en état d’ivresse. « C’est cela qui est inquiétant. Vous êtes condamné à une lourde peine et vous reconduisez sous l’empire d’un état alcoolique », souligne le président. 

« J’ai fait des bêtises mais je me suis rattrapé avec le temps »

« Depuis que je suis sorti de prison, j’ai tout fait pour me réinsérer. Je me demande si c’est pas une poisse qui me suit. Je n’ai aucun problème avec l’alcool », assure le jeune homme. « J’ai fait des bêtises mais je me suis rattrapé avec le temps. Je regrette d’avoir pris le volant alors que ça fait trois ans que je travaille. » 

« Le problème, c’est que monsieur n’a pas fait des bêtises, mais commis des faits extrêmement graves », observe le procureur, en référence à le peine de prison ferme récemment purgée par le prévenu. « Avec tout cela, on le retrouve en train de commettre une infraction sur la route. Il n’a pas compris ce pour quoi il a été condamné. Il ne comprend pas le danger qu’il représente ». Le représentant du ministère public requiert 18 mois de prison et maintien en détention.

L’avocate de la défense met en avant l’enfance et la jeunesse difficiles de son client : son dépaysement à son arrivée de Guyane, à l’âge de 9 ans, puis le décès de son père lorsqu’il a 13 ans, avant une plongée dans la délinquance. Elle demande une peine aménageable, eu égard à son insertion professionnelle.

Le tribunal judiciaire a condamné le prévenu à 18 mois de prison dont six avec sursis probatoire de deux ans, obligation de soin vis-à-vis de son addiction à l’alcool, annulation de son permis de conduire et interdiction de conduire un véhicule non équipé d’un éthylomètre pendant un an.