En dépit de plusieurs pannes rencontrées lors de la saison 2022, Renault reste convaincu d’avoir pris la bonne décision en introduisant un nouveau concept moteur. La firme au Losange, dont le nom est utilisé pour la motorisation de l’Alpine, a fait le choix d’une prise de risque maximale pour garantir un grand potentiel de performance à long terme, dans le cadre du gel de la réglementation moteur. Un pari à priori payant puisque la fiabilité perfectible n’a pas eu de conséquence sportive. La performance, elle, est bien présente.

 » Je pense que c’est très bien, c’est l’un de nos bons atouts « , estime Esteban Ocon dans un entretien accordé à PlanetF1.com.  » Comme nous l’avons vu au Brésil, nous avions une bonne vitesse en ligne droite, très bonne, j’ai été assez impressionné par cela, nous avons pu faire de bons dépassements. Je n’ai pas les chiffres, je ne suis pas vraiment trop curieux de ce côté-là, j’ai laissé l’ingénieur regarder ça, mais c’est sûr que ça marche bien. « 

 » L’an passé, notre moteur rendait une demi-seconde à la concurrence, on n’avait aucune chance de bien figurer « , poursuit Laurent Rossi.  » On ne gagne pas un championnat grâce à un moteur, mais on peut le perdre en revanche. Cette année, notre performance est bien plus proche de celle des top teams. Nous nous sommes rapprochés de Mercedes, qui s’est montrée très fiable. Ferrari et Red Bull ont connu des soucis de fiabilité également, alors qu’elles planchent sur leur moteur depuis plus longtemps que nous. « 

 » Si l’on parle de la 4e place Constructeurs aujourd’hui, c’est grâce à ce moteur qui nous a permis d’avoir plus de performance. Les 5e, 6e et 7e places décrochées et qui pèsent lourd dans la balance finale, par rapport aux miettes des 8e ou 9e positions, c’est ce qui a fait la différence. En se battant avec un moteur qui nous a posé des soucis de fiabilité, nous sommes quand même 4e « , ajoute l’homme fort d’Alpine qui estime que le moteur  » coûte un dixième, ou un maximum de deux « .

Les employés de Viry-Châtillon s’affairent à fiabiliser le bloc. Cela est autorisé dans le cadre du gel de la réglementation, au contraire de la recherche de performance. Ces actions permettent tout de même d’améliorer la compétitivité du moteur, en plus de continuer d’optimiser son intégration dans la future Alpine. Avec ces travaux, l’écurie française espère monter en puissance, tout en gardant à l’esprit le projet 2026, date d’introduction de la prochaine révolution technique.

 » Nous devons d’abord nous assurer que les problèmes ne se reproduisent pas « , explique le patron de Viry-Châtillon, Bruno Famin, pour le compte de l’excellent Auto Motor Und Sport.  » Nous avons pris beaucoup de risques. Nous avons essayé de rendre le moteur aussi léger que possible. Nous avons également eu des problèmes avec les pièces des fournisseurs mais cela n’a pas d’importance. Nous avons la responsabilité de tout vérifier et de nous assurer que le moteur est fiable. « 

 » Il n’y a pas vraiment de place pour extraire plus de puissance dans le cadre de la réglementation (actuelle). Mais nous pouvons améliorer l’emballage afin qu’Enstone puisse améliorer l’aérodynamisme. Et il y a souvent une augmentation des performances derrière une amélioration de la fiabilité. Si vous renforcez les segments de piston, par exemple, vous pouvez repousser la limite de cliquetis « , ajoute-t-il.

 » Ensuite, nous passerons principalement au développement du moteur 2026. Nous y travaillons déjà depuis quelques mois « , précise Bruno Famin.

Pour 2023, Renault continuera de motoriser uniquement les Alpine officielles. La firme de Boulogne-Billancourt cherche à trouver une seconde structure, avec la possibilité de voir le projet Andretti apparaître sur les grilles de départ, tandis que la solution Williams n’a pas été, jusque-là, totalement écartée. Les prochains mois permettront certainement d’en savoir plus sur ces opportunités.