Si le plafonnement des dépenses mis en place en F1 a été salué pour avoir contribué à rapprocher les équipes et à rendre le championnat plus viable, les équipes de pointe traditionnelles bénéficient toujours d’un avantage grâce à leur infrastructure existante.

En effet, la plupart des projets d’infrastructure liés à la performance étant inclus dans le plafond budgétaire, les équipes qui doivent rattraper leur retard en la matière sans faire de compromis drastiques dans d’autres domaines ont peu de marge de manœuvre.

Une exception est la construction d’une nouvelle soufflerie, qui a été spécifiquement exemptée des règles de plafonnement des dépenses et dont Aston Martin a profité.

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Mais d’autres dépenses importantes, nécessaires pour permettre aux équipes de taille moyenne de rattraper leur retard, tombent sous le coup du plafond et de l’allocation supplémentaire de 36 millions de dollars pour les dépenses d’investissement sur une période de quatre ans, de 2022 à 2025.

Des constructeurs comme Alpine et Williams ont déjà soulevé la question lors de récentes réunions de la Commission F1. Otmar Szafnauer, directeur de la formation française, a exhorté la discipline à ne pas laisser s’installer une « inégalité » en matière d’infrastructures par rapport à des écuries comme Red Bull, Ferrari et Mercedes.

« Nous devons juste obtenir de la FIA qu’elle autorise, sans tenir compte du plafond des dépenses, une certaine quantité d’infrastructures nécessaires à toutes les équipes pour être compétitives ou pour que les règles du jeu soient les mêmes », a déclaré Szafnauer. « Sinon, on aboutit à la mise en place d’une inégalité en matière d’infrastructures, parce que nous avons un plafond de dépenses d’investissement. »

Otmar Szafnauer.

Szafnauer fait valoir que certains projets sont pratiquement obligatoires pour toutes les équipes en raison de la nouvelle réglementation sur les moteurs qui entrera en vigueur en 2026.

La modification de la partie hybride, avec un MGU-K beaucoup plus puissant et la suppression du système MGU-H, obligera par exemple Alpine à construire un nouveau banc d’essai pour sa boîte de vitesses. Si ce projet n’est pas exclu du champ du plafond budgétaire, cela nuira gravement à la capacité de l’équipe de développer sa voiture.

« Une partie de ce plafond doit être consacrée à la réglementation », explique Szafnauer. « Par exemple, le nouveau règlement pour la saison 2026 exige un nouveau banc d’essai pour la boîte de vitesses. Le banc d’essai dont nous disposons actuellement n’est pas adapté, il faut donc dépenser cet argent. »

« Et une fois que vous avez dépensé l’argent pour un nouveau banc, vous n’avez plus assez pour faire les autres choses. La FIA doit donc – et nous travaillons avec elle en ce sens – permettre à certaines infrastructures nécessaires à tous de ne pas être soumises au plafond de dépenses. »

« Ils l’ont autorisé pour la soufflerie d’Aston Martin, sinon vous n’achèteriez jamais une nouvelle soufflerie. Si votre [allocation supplémentaire dans le cadre du] plafond est de 36 millions, une soufflerie en vaut 70. »